Monaco Economie 109

9 Vous êtes Conseiller de Gouvernement- Ministre des Finances et de l’Economie depuis 2012. En 6 ans le paysage économique de la Principauté a beaucoup évolué, quels ont été pour vous, les changements les plus marquants ? Contrairement à ce qui est la norme dans d’autres grands pays, à Monaco, il est possible, avec la confiance du Souverain, d’occuper un poste important dans un gou- vernement de nombreuses années. Outre la satisfaction personnelle que l’on peut en retirer, cela permet de se projeter dans l’avenir et de voir l’impact des initiatives que l’on met en œuvre, notamment sur les questions budgétaires. Cela fait 7 ans maintenant, que Monaco voit ses excé- dents augmenter d’année en année. Pour moi, cela reste un vrai sujet de satisfaction au même titre que toutes les initiatives qui ont été prises en faveur de la transparence fiscale et de la coopération internationale en matière d’échanges d’informations. J’aimerais d’ailleurs souligner que le pas- sage à l’Echange Automatique d’Informa- tions s’est fait sans heurts en septembre dernier. La diversification de l’économie moné- gasque qui était déjà en œuvre avant que j’arrive se poursuit, des entreprises se créent tous les jours. Monaco est une terre de succès, où il est possible de se réinven- ter, des personnalités qui ont déjà eu une belle réussite professionnelle viennent s’installer à Monaco pour y développer de nouvelles activités, preuve de la vitalité économique du pays. Mais ces 6 dernières années ont aussi été marquées par la mise en place de grands projets structurants, très importants pour la prospérité et l’avenir de la Principauté, comme l’urbanisation en mer, la rénova- tion de l’Hôtel de Paris et la construction du One Monte-Carlo. L’entrée au capital de la SBM de Galaxy Entertainment Group a aussi été un changement important en favorisant son ouverture et son rayonne- ment à l’international. L’arrivée de Xavier Niel et de sa société NJJ au capital de Mo- naco Telecom a été, de la même façon, un événement important pour l’économie du pays, tout comme notre entrée au capital de l’aéroport de Nice à travers Azzurra Ae- roporti, qui nous permet, en tant qu’Etat, d’être un partenaire stratégique du déve- loppement de l’aéroport, outil essentiel de l’attractivité de la Principauté. La création de Monaco Tech a été un signal fort pour montrer que la Principauté pouvait aussi être une terre d’innovation, quels types de nouvelles activités souhaitez-vous attirer ? Monaco Tech vient de fêter son premier anniversaire et le bilan est très positif, grâce à Fabrice Marquet et son équipe. Un tout petit état, comme Monaco ne peut évi- demment pas ouvrir un incubateur aussi grand en taille et en nombre de sociétés que ce que l’on peut trouver en France ou dans d’autres pays. Nous devons donc sélectionner des entreprises innovantes et à forte valeur ajoutée. La force de Monaco Tech est justement de proposer aux start- up un programme de formation et un enca- drement sur-mesure, en leur offrant à cha- cune, de manière très ciblée, du temps, de l’attention et éventuellement des capitaux. Nous n’aurons jamais des milliers d’en- treprises, nous n’en aurons que quelques dizaines que nous pourrons véritablement accompagner comme si chacune était unique. C’est un plus qui est extrêmement apprécié par les sociétés que l’on incube chez Monaco Tech et cela s’inscrit dans la transition numérique au sens large. Quelles sont les mesures à mettre en place pour amener des entreprises à forte valeur ajoutée à s’installer à Monaco ? Le cadre réglementaire et administratif mo- négasque reste particulier, avec notamment l’autorisation administrative. Nous avons pu y déroger pour les sociétés innovantes accueillies par Monaco Tech et trouver des modes opératoires en bonne intelligence avec la Direction de l’Expansion Econo- mique et le Service de l’Emploi pour que le système monégasque arrive à intégrer ces créatures un peu étranges que sont les start-up. Grâce doit être rendue d’ailleurs à ces sociétés de s’être adaptées au cadre administratif et juridique de la Principauté. Il est peut-être temps aujourd’hui de ren- verser la charge de la preuve et que ce soit désormais à l’écosystème monégasque de s’ajuster à leurs besoins. Dans un premier temps, il faut bien sûr que l’innovation s’intègre au cadre existant, mais le cadre doit lui aussi savoir évoluer en fonction de

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