Monaco Economie 106

6 Leader Les élections du 22 février dernier ont marqué le retour en politique de Stéphane Valeri, qui a pris la Présidence du Conseil National, fonction qu’il avait quittée en 2010, pour entrer au gouvernement. Élu avec une solide majorité, il entend bien faire entendre sa voix dans cette mandature et par de là celle des monégasques. Pour Monaco Économie, il fait le point sur les sujets qui seront pour lui une priorité dans les cinq années à venir. Stéphane Valeri Un Conseil National fort, partenaire institutionnel du gouvernement Vous avez déclaré pendant la campagne électorale vouloir un Conseil National fort, comment envisagez-vous les futures relations entre le Gouvernement et le Conseil National ? C’est effectivement ce que nous pro- posions aux monégasques dans notre projet, un Conseil National qui occupe la place prévue pour lui par la constitution. Malheureusement, depuis 2010, son rôle et son influence se sont progressivement effacés et trop souvent il s’est comporté comme une chambre d’enregistrement. Il n’a pas, à notre avis, défendu autant qu’il l’aurait dû les monégasques, notamment en ce qui concerne l’extension en mer, le logement, la SBM ou même dans son positionnement par rapport aux négocia- tions avec l’Union Européenne. Un Conseil National fort, c’est tout simplement une assemblée qui utilise, ni plus ni moins, toutes ses prérogatives institutionnelles. C’est une bonne nouvelle, puisque c’est l’instance démocratique de la monarchie constitutionnelle et cela ne peut, d’ailleurs que renforcer l’attachement des moné- gasques à leurs institutions. Les préro- gatives du Conseil National sont prévues par les textes, avec la nécessité de faire « un pas vers l’autre » selon l’expression du Prince Albert II. L’accord des volontés entre le Conseil National et le Gouverne- ment est en effet indispensable pour le vote de la loi. Nous sommes prêts à faire ce pas vers l’autre, mais il faut que le gouver- nement le soit aussi. Nous avons obtenu une majorité très nette aux élections avec un mandat qui est très clair. Les moné- gasques attendent que nous défendions désormais leurs choix, nous le ferons et le gouvernement doit le comprendre, même si nous sommes prêts à rechercher avec lui un consensus. Pour autant, il y a des sujets pour lesquels l’attente est très forte et sur lesquels nous ne pourrons pas transiger. Photos de l’article © Conseil National Propos recueillis par Lætitia Reynaud Vous avez été Conseiller de Gouvernement pendant 7 ans, qu’apportera cette expérience à vos nouvelles fonctions, vous qui savez désormais comment les choses se passent des deux côtés de la barrière ? Bien sûr, quand on connaît les deux insti- tutions, on est mieux placé que d’autres pour savoir comment trouver ce consen- sus, je sais ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Les monégasques ont ma- nifestement reconnu l’expérience qui est la mienne et qui constitue un atout dans un régime constitutionnel où l’accord des volontés s’impose. Des concessions aux élus et donc aux attentes des moné- gasques doivent être faites. Le Ministre d’État actuel, Serge Telle, est arrivé il y a seulement 2 ans environ. Il n’a connu qu’une période d’effacement du Conseil National, mais aujourd’hui la donne a

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