Monaco Economie 105

Liana Caso Bertaggia Directrice de Publication 3 Éditorial Les nouveaux nés regardent leurs mères dans les yeux et réalisent avec difficulté qu’ils sont désormais une personne à part entière. C’est cette partie basique du développement de chaque personne, dans les premiers mois de sa vie, qui va la définir comme un individu séparé de celle qui l’a porté durant 9 mois. Au fur et à mesure que nous grandissons et évoluons, la société met l’accent sur nos différences et nous pousse à faire tout notre possible pour découvrir les forces, les ambitions et les talents qui nous distinguent. Petit à petit, notre famille, notre école et nos amis nous définissent presque uniquement par ce qui nous différencie des autres, nous persuadant que l’essentiel est dans ce qui nous sépare et non dans ce qui nous unit. Même s’il est absolument nécessaire de s’identifier comme un être humain « séparé » des autres, il semblerait pourtant que nous oublions trop souvent le chemin du retour où nous faisons partie du grand tout, partie de l’en- semble. Pour que l’humanité prospère sans juste survivre, nous devons trouver la voie de la vérité où nous faisons, chacun d’entre nous, partie même de l’univers. Je trouve que l’image poétique de Mark Nepo illustre par- faitement cette idée : « Imaginez que chacun d’entre nous soit un des rayons d’une roue infinie et bien qu’ils soient tous importants pour son fonctionnement aucun n’est semblable à un autre. La jante de cette roue représente notre vie au sein de la communauté, de la famille et de nos relations, mais le centre commun à tous où tous les rayons se rejoignent est celui où les âmes se rencontrent. » Ainsi, en ce début d’année, je voudrais proposer une ré- solution générale, afin de garder toujours à l’esprit que notre individualité est comme le rayon de la roue, effor- çons-nous de nous rappeler que nous faisons tous partie d’une plus grande entité ; que ce soit dans la « jante » avec nos familles, dans notre travail ou d’autres domaines, mais aussi au cœur de l’humanité dont nous représentons une infime partie. Nous pouvons étendre notre compas- sion, non seulement aux gens autour de nous, que nous côtoyons chaque jour, mais aussi à tous les autres êtres vivants qui font partie de notre cosmos. Que nous soyons sur deux, quatre pattes ou plus, avec des tentacules ou des ailes, des branches ou des pétales, formons un cercle rempli d’amour, de compassion et de respect. Newborns look into their mother’s eyes and have difficulty realizing they are now a separate person. It is an elementary part of each person’s development in their first months of life to define themselves as individuals and separate from the mother that has carried them for the past 9 months. As we grow and evolve, our society emphasizes our differences and pushes us to strive to find our distinct strengths, ambitions and talents. Slowly, we are defined by family, schools and friends almost solely by what makes us different from others… convincing us even further that what is essential is what sets us apart, and not what brings us together. Though it is fundamentally necessary to establish our ‘separateness’ as humans – it seems that we much too often neglect to find our way back another vital necessity, our part of a WHOLE. In order for humanity to not only survive but also to thrive, we need to find our way back to the basic truth of us being all part of this universe together. I find Mark Nepo’s image of the wheel poetically perfect: “Imagine that each of us is a spoke in an Infinite Wheel, and, though each spoke is essential in keeping the Wheel whole, no two spokes are the same. The rim of thatWheel is our living sense of community, family, and relationship, but the common hub where all the spokes join is the one center where all souls meet.” So, in the beginning of this new year, I would like to propose a general resolution that while still keeping in mind our individuality as ‘spokes’ of the wheel, we all strive to remember our part of the larger entity; both in the “rim” of family, workplace and our communities as well as in the center where are deeper humanity unites us as one. We can expand our compassion not only to the people around us that we frequent every day and to other humans in general – but to all living things that are part of our Cosmos. Whether they be two- legged, four-legged or more or whether they have tentacles or wings, branches or petals… a full circle of love, compassion and respect. « Un être humain est une partie d’un tout que nous appelons : Univers. Une partie limitée dans le temps et l’espace. Il s’expérimente lui-même, ses pensées et ses émotions sont comme séparées du reste, une sorte d’illusion d’optique de la conscience. Cette illusion est une espèce de prison pour nous, nous restreignant à nos désirs personnels et à l’affection de quelques personnes près de nous. Notre tâche doit être de nous libérer nous-même de cette prison en étendant notre cercle de compassion pour embrasser toute créature vivante et toute la nature dans sa beauté.» Albert Einstein “A human being is a part of the whole called by us universe, a part limited in time and space. He experiences himself, his thoughts and feeling as something separated from the rest, a kind of optical delusion of his consciousness. This delusion is a kind of prison for us, restricting us to our personal desires and to affection for a few persons nearest to us. Our task must be to free ourselves from this prison by widening our circle of compassion to embrace all living creatures and the whole of nature in its beauty.” Albert Einstein © Stocklib / nickjoo

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